• A la lumière du lampadaire

    A la lumière du lampadaire

     

    Hey ! I'm back !  

    Aujourd'hui, je vous offre une petite nouvelle écrite il y a fort longtemps que j'ai un peu corrigée ^^

     

    En espérant que cette lecture vous divertira, bonne lecture !

     

                                                                                                                                                                                              

     

    A la lumière du lampadaire

     

    Alicia aimait se promener dehors lorsque la brise fraîche de la nuit balayait l’insupportable chaleur de l'été. Marchant sur les rues pavées de petites pierres grises, elle se rendit vers le petit parc à présent désert de sa modeste commune. Sans vraiment faire attention à ce qu'il l'entourait, elle arriva directement à son banc, celui où elle venait chaque soir de grandes chaleurs pour pouvoir se prélasser un court instant, avant de devoir rentrer chez elle et de faire face à sa vie quotidienne.

     

    S'il fallait décrire en détail cette jeune fille, alors le tour serait rapidement fait. Elle n'était qu'une personne banale en plus dans le monde, une adolescente parmi tant d'autre. Des cheveux noirs, des yeux marron, un visage de simplet, une silhouette trapue, une apparence banale en soi. Pourtant, en cette soirée d'été 1983, elle allait sortir de cette banalité qui la rongeait.

     

    Les minutes se succédant, à un rythme bien trop rapide selon elle, elle se décida à retourner à sa vie morne et sans joie. Elle se leva et entreprit de faire le tour du parc avant de rentrer chez elle, plus par envie de retarder l'échéance que de réel plaisir à marcher. Slalomant entre les arbres de plus en plus imposants, elle s'arrêta en entendant des pas accompagnés de quelques plaintes non loin d'elle. Curieuse et ravie d'avoir pu trouver une distraction, elle s'approcha de la source de ces bruits et se stoppa net lorsqu'elle se retrouva entre deux arbres noueux, la surprise s'inscrivant sur son visage.

     

    Face à elle se trouvait une demoiselle qui ne devait pas être beaucoup plus âgée qu'elle. Appuyée contre un chêne, tremblant comme une feuille, elle avait une de ses mains posée sur son bras et saignait abondamment. Alicia la fixa sans oser l'approcher. Elle avait des cheveux d'une couleur étonnante, oscillant entre le mauve et le noir, mais Alicia pensa qu'à la lumière, ils devaient être définitivement bruns, et que cela devait être dû au reflet de la lune. Ils étaient vraiment longs, lui descendant jusqu'au bas de ses reins et noués en une tresse qui laissait son visage, faiblement éclairé, totalement découvert. Elle avait des yeux d'un gris clair, semblant luire dans la nuit. Et tandis que son regard se fixait sur elle, elle osa faire le premier pas.

     

    « Tu es blessée ? »

     

    L'inconnue ne répondit pas, mais amorça un pas pour partir dans la direction opposée à celle d'Alicia. Ne l'entendant pas vraiment de cette oreille, Alicia franchit les quelques mètres qui les séparaient et saisit vigoureusement son bras blessé, ce qui la fit siffler de douleur, mais qui eu pour mérite de la faire stopper.

     

    « Viens avec moi, je vais te soigner, tu ne peux pas rester comme ça. Tu ne dois pas habiter dans le coin, non ? Je le saurais sinon, nous sommes dans une petite commune. »

     

    Devant son manque de réaction, elle insista :

     

    « J'ai envie de t'aider. »

     

    C'était faux. Elle exultait d'avance de faire enrager ses parents et enfin avoir un minimum d'action dans sa vie. Alicia ne reçu toujours pas de réponse mais la mystérieuse jeune fille avait soudainement changé d'expression pour une moins hostile. Elle n'avait pas bougé, si ce n'est pour dégager son bras et lui faisait à présent face. Sans dire un mot, Alicia enleva le léger foulard qu'elle portait à son cou et le noua sur sa blessure nue, stoppant momentanément l'hémorragie, et faisant aussi fit de la petite grimace qui s’inscrivit sur son visage.

     

    « Viens chez moi, je n'habite pas très loin. »

     

    Sans attendre son accord, Alicia empoigna son bras encore valide et l'entraîna à sa suite.

     

    Elles sortirent du parc et déambulèrent dans les rues que Alicia avait emprunté il y a plus d'une heure de cela. Marchant côté à côte, Alicia pouvait distinguer plus nettement son apparence à la lueur des lampadaires. Comme elle le pensait, ses cheveux étaient bel et bien aussi noirs que la nuit, mais elle fut surprise de voir les vêtements qu'elle portait. Ou plutôt de l'unique habit. Elle était seulement couverte par un long tissu sombre semblable à une cape qui traînait au sol. Déchirée à multiples endroits, Alicia se demandait de quelle manière avait-elle bien pu finir dans cet état, et commençait à paniquer. Dans la pénombre, elle n'avait pas remarqué que la manche droite de son vêtement avait été retroussée, sûrement pour ne pas tâcher le tissu, et formait un petit tas au niveau de son épaule. Seul son bras et son visage étaient à découvert, aucun autre centimètre de peau ne filtrait de cet épais camouflage.

     

    Alicia ne pouvait dire si c'était réellement une belle femme, mais alors qu'elle marchait d'un pas rapide et pressé, elle n'en restait pas moins gracieuse. Elle avait l'impression qu'une sorte d'aura se dégageait d'elle, quelque chose de lumineux qui donnait l'illusion qu'elle n'avait pas le moindre défaut. Cette présence rassurante était totalement différente de ce qu'elle avait pu ressentir auparavant, elle se sentait en sécurité, le besoin de rester auprès de cet être, de lui parler, de le connaître, la déroutait un peu. Cette fille était comme magique, envoûtante. Oui, c'était le mot, complètement envoûtante.

     

    Alicia était perdue dans ses songes lorsque tout à coup, un bruit sourd retentit. Alicia sentit soudainement une présence dans son dos. A côté d'elle, la jeune fille se tendit et se figea, semblant tout un coup terrifiée. Comme si elle était connectée à elle, elle ressentit aussi cette peur effroyable, cette chose qui lui prenait le ventre qui lui donnait envie de se recroqueviller dans un coin, à l'abri de tout, de se cacher.

    Cependant, elle n'eut même pas le temps de se retourner qu'une lame lui transperçai le flan sous le regard impuissant de son inconnue. Une violente douleur se répandit dans tout son être, figeant ses muscles, et elle chuta lourdement sur le sol, face contre terre. Totalement paralysée sous sa souffrance et son incrédulité, elle vit une paire de chaussures noires cirées passer devant ses yeux, lui marchant quasiment dessus, et se poster face à la jeune fille, qui à l'instant ressemblait plus à une biche face à son prédateur qu'à la femme qu'elle avait aperçue. Ses mains tremblaient et elle avait automatiquement adopté une position défensive.

     

    « Allons, allons, ma très chère Isis, est-ce ainsi que l'on salue un vieil ami ?, fit une voix d'homme, rude et grave.

     

    Alicia, luttant contre l’inconscience, ne voyait de la scène que le dos fort et carré de l'homme, moulé dans un costume noir très professionnel, ainsi que la dénommée Isis, qui, de loin, semblait prête elle aussi à faire un malaise.

    Tandis que la jeune fille ne répondait toujours pas à la provocation de son adversaire, celui-ci avança de quelques pas, immédiatement suivit de l'anonyme qui recula à son tour de la même distance.

     

    « Comptes-tu jouer à ce jeu encore longtemps ?, grogna l'homme qui paraissait agacé.

    -Pourquoi ? », ignora Isis en montrant Alicia d'un signe de tête.

     

    Celle-ci, qui entendait sa voix pour la première fois, fut conquise par son carillon chantant. Elle ne s'imaginait pas une autre voix que celle-ci, calme, posée, claire, mais aussi à la fois froide et dépourvue de sentiments, pour cette jeune fille.

     

    « Enfin, tu sais bien que quiconque extérieure à notre maison qui entre en contact avec toi est condamné. Ne l'avais-tu pas compris ?

    -David, espèce d'enfoiré, vous-

    -Ah ! Où as-tu donc appris un vocabulaire aussi fleuri ?

    -Je ne vois pas d'autre endroit assez vulgaire pour cela que le vôtre !», cracha Isis.

     

    Soudainement, David éclata d'un rire sonore qui fit trembler de peur Alicia.

     

    « Tu n'as pas perdue ta verve, dans tous les cas. Allez, cesse de discuter et amène ta jolie petite gueule, les clients commencent à te réclamer. »

     

    Immédiatement, l'individu avait l'air plus sérieux, sa voix se fit glaciale, et Alicia sentit que ce qu'il dégageait était d'un coup beaucoup plus effrayant.

     

    « Non ! Je n'y retournerais pas ! Regardez ce qu'ils m'ont fait ! », cria la jeune fille en désignant son épaule entaillée qui shuntait de sang.

     

    David évalua Isis d'un coup d’œil et souffla un coup :

     

    « Isis, ne fait pas l'enfant, ce client sera punit, n'aie crainte, cela ne se reproduira plus.

    -Jusqu'à la prochaine fois !

    -ISIS ! Ça suffit ! A présent, tu ramènes ton popotin, tu t'agenouilles et tu ouvres la bouche en cœur comme tu le fais si bien, maintenant!

    -NON !, hurla Isis, marre de tous ces pervers ! Marre de cet endroit ! Marre de vous ! Marre de tout ! Laissez-moi tranquille ! Laissez-moi vivre ! »

     

    A une vitesse incroyable, David s'était élancé et avait empoigné Isis par les cheveux, la faisant couiner de douleur. Approchant ses lèvres de son oreille, David siffla :

     

    « Tu arrêtes maintenant, ne m'énerves pas plus, ou je te jure que je fais de ta tête de la vraie bouillie ! »

     

    Agrippant les mains de David pour tenter de se libérer, Isis cria :

     

    « Mais laisse-moi ! Laisse-moi ! »

     

     

    Et tandis qu'elle se débattait, David lui asséna un violent coup de coude à la tête qui l'assomma. Isis tomba comme une masse et David la ramassa pour la porter sur une épaule. Il s'apprêtait à partir quand il se retourna vers Alicia, qui baignait dans son sang. Il la regarda quelques instants avant de sortir un téléphone portable de sa poche et de composer un numéro qu'Alicia supposait être celui des urgences, puisqu'il donnait l'adresse du lieu et son état de santé. Lorsqu'il raccrocha, il s'approcha de nouveau, et donna un coup de pied dans le crâne d'Alicia, qui sous le choc, sombra dans l'inconscience.

     

                                                                                                                                                                                                                                                              

    Et voilà ! Ça vous à plût ? N'hésitez pas à commenter ;)

     

    Amicalement votre, Vaurienne :P


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